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Le commerce de seconde-main

Le commerce de seconde-main

Introduction

Pourquoi les gens échangent-ils et consomment-ils des produits d’occasion ? Cette simple question ouvre un domaine de recherche complexe et éblouissant. Dans lequel les structures économiques et sociales rencontrent des réseaux de consommation matérielle et de commerce culturellement biaisés. Dans le passé, la vente et la réutilisation d’objets anciens et mis au rebut n’ont reçu qu’une attention mineure de la part des historiens. Ce n’est que très récemment que ce domaine de l’histoire a concédé sa place dans le programme de recherche d’une nouvelle génération de chercheurs. Par exemple, les études sur la consommation sont liées à la compréhension historique générale. Mais elles ont tendance à analyser principalement l’acquisition de nouveaux biens et l’apparition de nouveaux modèles de consommation.

Jusqu’à présent, les historiens ont étudié le commerce de seconde main principalement comme un aspect des développements dans la production de textiles. Il n’est pas surprenant que le commerce et l’utilisation répandus des vêtements de seconde main dans le passé aient rendu ces pratiques d’autant plus visibles à travers différentes sources. Telles que les documents commerciaux, les procès civils, la législation municipale et les publicités.

Cette contribution ne peut pas aborder toutes les questions de l’historiographie. Par conséquent, elle aborde cinq sujets de recherche différents. Tout d’abord, elle traite de la conceptualisation du commerce de seconde main. Dans la section suivante, on analyse le commerce de seconde main dans les études de consommation. Suivi d’un bref aperçu du commerce de seconde main à travers l’histoire. Les dernières sections traitent de la seconde main dans le domaine du textile et de l’habillement et de la seconde main dans le domaine du luxe.

Conceptualisation du commerce de seconde main

La recherche sur le commerce de seconde main s’est considérablement développée au cours des deux dernières décennies. En s’appuyant sur un large éventail d’études portant sur la consommation et la distribution d’objets et de matériaux. Compte tenu de la nature interdisciplinaire et étendue de ce domaine, l’étude du commerce de seconde main mérite tout d’abord une réflexion conceptuelle approfondie. Dans ce qui suit, nous définissons le commerce de seconde main. Cela en nous concentrant sur le cycle de vie des biens échangés et sur l’estimation de leur valeur en fonction du contexte.

Les biens de seconde main

La procédure d’allocation des ressources, des biens et des services dans une économie participative – la procédure de planification participative – ne traite pas explicitement de l’échange de biens déjà produits, appelés biens de seconde main. Dans ce contexte, on peut définir les biens d’occasion comme des biens déjà demandés. Produits et livrés conformément aux plans des années précédentes. Dont la valeur dépasse une certaine somme et dont la durée de vie économique restante dépasse un certain nombre d’années. Les voitures, les machines à laver, les appareils photo, les chaînes stéréo, etc. sont des exemples de biens durables.

Bien sûr, il existe de nombreuses raisons différentes pour lesquelles une utilisation efficace des biens déjà produits. Y compris une routine souple et efficace pour le commerce des biens usagés, est souhaitable dans toute économie. L’une des raisons les plus évidentes est liée aux effets de la production de biens sur l’environnement. Une économie participative est une économie où les citoyens ont la possibilité d’exprimer leurs préférences. Pour un environnement propre dans la procédure de planification et une économie où ils peuvent insister pour obtenir une compensation de la part des producteurs qui, dans le processus de production, libèrent des substances ayant un effet négatif sur l’environnement.

Il est raisonnable de supposer qu’une telle économie s’efforcera également d’utiliser efficacement tous les biens qui ont déjà été produits pendant toute leur durée de vie économique. Par exemple, cela pourrait signifier que différentes fédérations de consommateurs expérimentent et soutiennent de nouveaux types de logements collectifs. Afin de maximiser l’utilisation des biens durables, ou que certains quartiers mettent en place différents types de parcs de ressources communautaires où on rassemble certains biens durables et on les met à la disposition de tous les habitants du quartier, etc.

Les consommateurs

Mais cela signifie également que la société, pour cette raison et pour d’autres, mettra vraisemblablement en place des routines fluides. Permettant aux consommateurs de transférer entre eux des biens précédemment obtenus. Et de le faire d’une manière compatible avec l’autogestion et la justice économique et les autres valeurs. Qui, ensemble, constituent la base sur laquelle repose le modèle économique participatif. Il est important de noter le risque de réapparition de marchés aux conséquences néfastes. Car, lorsqu’on réfléchit à la manière d’organiser le commerce des biens de seconde main. La réapparition de marchés et/ou de monnaies rivales dans une économie participative pourrait, si elle était suffisamment importante, mettre en péril toutes les autres institutions participatives. Puisque la logique inhérente aux marchés conduira à terme à des différences inéquitables de revenus et de richesses. Même si elles se limitent initialement au commerce de biens d’occasion.

Puisque les biens d’occasion sont des biens qui ont déjà été produits et livrés à un client conformément aux plans acceptés pour les années précédentes, le commerce de ces biens est avant tout une question interne à la fédération nationale des consommateurs et peut être organisé en dehors de la procédure de planification annuelle. Ce commerce affectera indirectement les producteurs/comités d’entreprise. Puisque la demande de versions nouvellement produites des biens sera affectée par le bon fonctionnement du commerce des biens usagés. Mais il s’agit d’un effet indirect. Il existe un certain nombre d’autres moyens pour la fédération nationale des consommateurs d’organiser le commerce des biens d’occasion. Ces derniers seraient compatibles avec les valeurs de l’économie participative. Ce qui suit est une possibilité.

L’organisation du commerce

L’organisation formelle du commerce des biens d’occasion entre les utilisateurs actuels et futurs est en définitive une tâche de la fédération nationale des consommateurs (FNC). Certaines personnes remettent des biens d’occasion et reçoivent en retour des droits de consommation. Tandis que d’autres se font livrer des biens de consommation d’occasion et les paient avec des crédits de consommation par le biais des conseils de consommation de leur quartier.

Le système des fédérations de consommateurs organise la distribution des biens d’occasion entre les acheteurs et les vendeurs vivant dans différentes zones géographiques. Ce qui signifie qu’au final, la FNC contrôle ce commerce. Naturellement, les magasins d’occasion dans lesquels les gens remettent leurs articles usagés pour obtenir des crédits de consommation ont la responsabilité d’inspecter les articles remis. Afin de s’assurer qu’ils sont fonctionnels et répondent à certaines normes. Seuls les articles approuvés permettront au vendeur de recevoir des crédits de consommation. Et le crédit dépendra de l’état de chaque article.

Afin de donner aux gens un moyen d’évaluer s’ils veulent échanger ou acheter des biens d’occasion, la NCF annonce des tableaux d’amortissement provisoires pour les biens disponibles. Ces derniers donnent aux gens une idée des crédits qu’ils peuvent s’attendre à recevoir lorsqu’ils vendent et à dépenser lorsqu’ils achètent différents biens. On ajuste ces tableaux d’amortissement provisoires avant le début de chaque année de planification en fonction des demandes ou des offres excédentaires.

Concernant les prix

Au cours de l’année, la NCF garantirait les prix provisoires aux acheteurs et aux vendeurs jusqu’au prochain ajustement. Ce qui entraînerait vraisemblablement un gain ou une perte sur le commerce des biens d’occasion pour la NCF. Qui est un gain ou une perte pour tous les consommateurs au niveau national.  Par ailleurs, la NCF pourrait ajuster les prix provisoires de manière continue au cours de l’année. Afin d’égaliser la demande et l’offre pour chaque catégorie de biens durables. Cela éliminerait les pertes et les gains pour la NCF. Mais nécessiterait un ajustement ex post des crédits. Et des débits pour les vendeurs et les acheteurs individuels de biens d’occasion.

Du troc

Si les gens veulent mettre en place des échanges privés de biens d’occasion en dehors des mécanismes commerciaux officiels décrits ci-dessus, rien ne les en empêche. Mais ces échanges devraient prendre la forme d’une sorte de troc ou être basés sur une nouvelle monnaie concurrente qui ne pourrait pas être utilisée dans le cadre de la procédure officielle de planification annuelle pour l’achat de biens et de services nouvellement produits. On pourrait vraisemblablement organiser l’équivalent des marchés aux puces ou des vide-greniers avec l’échange de biens ayant une valeur marginale de cette manière. Ces systèmes privés ne devraient pas risquer de devenir incontrôlables tant que le système “officiel” géré par le CNF fonctionne bien.

Une catégorie de biens d’occasion qui diffère des biens durables ordinaires est celle des objets de collection. C’est-à-dire des articles qui ont une valeur pour les collectionneurs. Valeur qui, dans notre économie actuelle, augmente souvent considérablement avec le temps. Il peut s’agir de toutes sortes de choses, comme des timbres, des vieux meubles et d’autres types d’antiquités, etc. Dans une économie participative, les gens ne seront pas en mesure d’investir dans des objets de collection pour subvenir à leurs besoins. Et, étant donné que la répartition des revenus sera beaucoup plus équitable. Les prix des objets de collection seront très probablement beaucoup plus bas qu’aujourd’hui.

Économie participative

Mais il est tout à fait raisonnable de supposer que, dans une économie participative. Certaines personnes continueront à aimer collectionner différents objets. On pourrait classer les objets de collection en fonction du degré auquel ils sont considérés comme ayant une valeur collective pour la société. Certains biens peuvent n’avoir qu’une valeur collective limitée pour la société mais une valeur élevée pour un groupe de collectionneurs. Tandis que d’autres biens ont une valeur élevée à la fois pour les collectionneurs et pour la société. Et peuvent donc avoir leur place dans un musée où tout le monde peut en profiter. Si la société veut permettre un type limité de “commerce” des objets de collection, la CNF devra jouer un rôle actif.

Elle devrait décider quels objets ont leur place dans un musée. En raison de leur valeur collective pour la société, et seraient donc exclus du commerce. Le CNF devrait être responsable de la fixation du prix de rachat. Afin d’éviter que des individus ne profitent d’une manière déloyale. Si des prix plus élevés étaient nécessaires pour équilibrer l’offre et la demande. Les gains exceptionnels reviendraient à la NCF et donc à tous les consommateurs.

Enfin, étant donné que l’héritage n’est pas compatible avec la justice économique. Et qu’il ne fait donc pas partie d’une économie participative. Tout objet de collection dont le prix est élevé à la différence des objets de collection n’ayant qu’une valeur personnelle. Reviendra à la société au moment du décès du collectionneur.  Les proches pourraient se voir offrir un premier droit de refus pour prendre possession de l’objet. En payant le même montant que celui que la NCF demandera à toute autre personne si les proches refusent.

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